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La question de l'être - Barbarie de l'ignorance Georges Steiner
Cet extrait de "Barbarie de l'ignorance" présente sur Confrontations quelques-uns des entretiens qui ont conduits Georges Steiner et Antoine Spire à publier aux Ed. de l'Aube en 2000. La sélection de textes que vous pouvez consulter ici, a comme fil conducteur Heidegger et la fascination qu' exerce sur grand nombre de philosophes ou poètes juifs - notamment Steiner ici, ou Paul Celan le poète d'Auschwitz - le maître de la métontologie.
"Longtemps, George Steiner n'a été pour moi que l'auteur désincarné d'une œuvre considérable qui tourne autour du langage, de son sens et de ses conséquences morales et religieuses. Le patfum de scandale qui entoura Le transport de A.H., en 1981, ne fut pas pour me déplaire. Un court texte de fiction mettait en scène un Hitler nonagénaire, évadé de son bunker sous la chancellerie du Reich, retrouvé aux confins du Brésil et du Paraguay, expliquant pourquoi il avait voulu exterminer tous les juifs : « Le juif a inventé la conscience et a fait de l'homme un coupable. Le juif était ainsi la mauvaise conscience de l'humanité et il fallait donc s'en débarrasser. » Tel est l'argument développé dans un marécage amazonien par un Hitler vieillissant qui s'identifiait à tous ceux qui ne veulent pas se confronter avec la question du sens de leur propre existence. Voilà qui complétait ma propre vision du juif qui fait scandale paire qu 'il se réclame à la fois d'une certaine normalité et en même temps d'une différence insupportable à tous ceux qui ne comprennent pas que certains puissent se dire à la fois identiques aux autres et différents des autres. Toujours est-il qu 'il nous revient d'essayer de comprendre pourquoi, au mitan du siècle, un homme, armé de cette idéologie nazie, décida de rayer de la carte humaine toute trace de judaïsme, depuis le vieillard jusqu'à l'enfant le plus innocent. Mais George Steiner est aussi un des professeurs fondateurs du Churchill Collège de Cambridge. Il y enseigne depuis plus de quarante ans une formidable culture littéraire amassée comme un trésor. De Tolstoï ou Dostoïevski jusqu'à Réelles présences, en passant par Langage et silence et Les Antigones, Steiner, au moyen d'un style très clair et vigoureux où l'érudition n'est jamais inutile, analyse les menaces qui pèsent sur le langage, sur la position du poète face à la barbarie, sur la survie d'un sens lié à la culture occidentale. (lire la suite aprés les extraits à feuilleter). A VOIX NUE - janvier 1997 Steiner professe un pessimisme historique et politique radical qui est aux antipodes de ce dont je me réclame: une compréhension du monde qui est déjà le prélude d'une certaine transformation. Tel Sisyphe, je m'acharne à repousser le rocher des injustices sociales, tentant par tous mes petits moyens d'empêcher leurs retombées. Steiner ne se dilapide pas dans ce genre de tâche, à ses yeux inutile. Il témoigne, par sa culture, de ce que le monde a amassé de beauté et que, hélas, tout un chacun ne souhaite même pas approcher. C'est un gourmet de l'esprit. « Elitisme» ai-je souvent pensé, n 'hésitant pas à lui jeter le mot à la figure. Nos rencontres à France Culture ont été heurtées, dures, et au cours des premiers entretiens que nous eûmes, j'ai même cru qu'il allait briser là et refuser de pousser plus loin le dialogue avec un petit journaliste impertinent. Pourtant, non seulement il est resté jusqu 'au bout de notre première série de rencontres, mais il a accepté de continuer la discussion en se rendant à l'invitation de «Staccato ». Après notre premier duel, la tension ayant été maximum autour de la valeur qu 'il accorde à l'œuvre de Heidegger, je lui ai proposé de le ramener en voiture dans le centre de Paris. Pendant une vingtaine de minutes nous avons alors bavardé comme si nous étions de vieux amis et au moment de nous quitter, devant Saint-Germaiu-des-Près, il m'a même embrassé. J'étais terriblement ému de voir ainsi s'incarner son immense générosité spirituelle, pour moi contradictoire, avec cette vénération exclusive pour la culture traditionnelle opposée aux cultures naissantes et balbutiantes des nouvelles générations. J'ai donc appris ici à respecter une pensée qui ne m'était pas familière et à y trouver, outre des points de désaccord irréconciliables, une construction désespérée mais incontestablement séduisante. " Antoine Spire Décembre 1999 Date de création : 01/10/2006 @ 17:50 Réactions à cet article
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